Chroniques courtoises

Guerre au Soudan : la “plus grave crise humanitaire au monde”

Des étudiants soudanais brandissent le drapeau de leur pays lors d’une manifestation contre les exactions contre les habitants d’El-Fasher, ville tombée, le 26 octobre, aux mains du groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide. A Khartoum, le 3 novembre 2025. EBRAHIM HAMID / AFP

En 2019, le gouvernement soudanais tombe : l’armée avait à l’époque mis fin au pouvoir d’Omar Al-Bachir qui dirigeait le pays depuis 30 ans. Ce coup d’état a été effectué à la suite de 4 mois de révoltes populaires. 2 hommes militaires sont chargés de la transition du pays vers la démocratie et la mise en place d’un gouvernement civil : Al-Burhan et Hemeti. Depuis, les deux généraux se disputent le pouvoir.
 
Ainsi, le Soudan est aujourd’hui déchiré par une guerre civile entre Hemeti et les milices paramilitaires de Forces de soutien rapide (FSR) d’un côté, et Al-Burhan et l’armée de l’autre. Qualifiée de “plus grave crise humanitaire au monde” par l’ONU, des responsables de l’organisation pu constater les effets dévastateurs de la crise dans tout le pays, notamment au Darfour, à Khartoum et dans d’autres zones touchées par le conflit. Plus de 30 millions de personnes nécessitent une aide humanitaire d’urgence, dont plus de 9,6 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays et près de 15 millions d’enfants.
 
Après 18 mois de siège, qui auraient affamé près de 200 000 civils, la ville d’El-Fasher, capitale du Darfour du Nord, est tombée aux mains du chef de guerre Mohammed Hamdan Dogolo dit “Hemetti”, fin octobre. L’ampleur du massacre à El-Facher était tel que des chercheurs ont pu tracer par satellite les exactions commises en voyant les tâches de sang.  C’était la dernière ville de la vaste région du Darfour, dans l’Ouest, qui échappait au contrôle des FSR. Les combats se concentrent désormais sur la région voisine du Nord-Kordofan, dans le centre du Soudan.